Mercredi 28 Janvier : Heres comes the chaos/L’homme assis
Mercredi 28 janvier, Le Pacifique CDC Heres comes the chaos/solo/Chloé Hernandez/Cie YMA L'homme assis/solo/Orin Camus/Cie YMA
Le temps d’un clic d’interrupteur…
Pourtant, Lambda cultive son habitude, un an déjà qu’il fréquente les spectacles de danse contemporaine. Désormais, avant le début, il n’a plus à feindre de s’absorber dans une lecture de prospectus, il connaît maintenant l’emplacement des toilettes et sait toujours, à la fin, quand il convient d’applaudir.
Pourtant, c’est toujours un peu comme une plongée, avec une ligne de surface à franchir, comme le temps d’un clic d’interrupteur.
Lambda est vissé à son fauteuil, à contempler la scène désormais vide : il fait jouer le temps de bascule.
Il se rappelle d’un homme, employé à son bureau, aux gestes courts, retenus, au corps oublieux de ses grandeurs. D’un dialogue intime, d’une quête d’émancipation, sans cesse rappelée par la glu d’une fange râpeuse, qui distend mais toujours retient. D’un leitmotiv en cassures stridentes, cri de poumons vides dans un monde aux airs de rien. D’une lumière qui camoufle le fil de l’instant et qui laisse à l’incertitude d’une sérénité finale.
De l’aller-retour du clic léger de l’entracte, et du goût des cacahuètes.
Puis d’un univers, différent, qui s’est laissé glisser dans les pas esquissés. D’une femme en solo, autour d’une douche de sable, dans une lumière d’au-delà : la finitude fluctuante face à l’indomptable pérennité des choses. Du corps dansant une respiration en à coups, comme une inspiration attirant vers le neuf et l’indéfini, quand le souffle ramenait au déjà écrit. Des mouvements en exploration de la fleur de peau, puis de la sérénité apaisante du sable étalé, en mémoire de la lutte passée.
…
La salle se vide. Parmi les gens qui se faufilent, un sourire.
…
-Clic-
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